Vendée Globe 2020 : les temps forts du premier mois de course
Après un mois en mer, la flotte des bateaux du Vendée Globe 2020 progresse rapidement sur le parcours du tour du monde en solitaire. Depuis le départ des Sables d'Olonne le 8 novembre, les skippers offrent une superbe course tant du côté sportif que du côté émotionnel. Vous avez râté le premier mois de course ? Retour sur les temps forts du premier mois de course du Vendée Globe.
Entre émotion et courage, les marins du Vendée Globe 2020 livrent une bataille sans merci face à l’océan depuis leur départ des Sables d'Olonne le 8 décembre. Les skippers abordent désormais les mers du Sud et l'Océan Indien pour leur deuxième mois de course.
FORTUNES DE MER SUR LE VENDÉE GLOBE
Certains skippers ont déjà fait les frais d’un océan qui parfois les domine et malmène leurs IMOCAS. Le Vendée Globe est une course aussi difficile du côté sportif que du côté mécanique.
Une "hookatombe"
C’est Fabrice Amédéo à bord de Newrest-Art & Fenêtres, qui en fait les frais le premier en faisant demi-tour le lendemain du départ, pour faire réparer son hook situé en haut du mât, permettant d’accrocher les voiles. Mais les dégâts sont plus graves que prévus car la tête du mât est fissurée. Déçu mais confiant en son équipe, qui a réparé les dégâts au plus vite, le skipper a repris la mer le lendemain soir en espérant rattraper la flotte. Allez Fabrice !
Premier abandon
C’est le cas de Nicolas Troussel à bord de Corum l’Epargne qui dans la nuit du 16 au 17 novembre, a démâté dans le Nord-Ouest du Cap-Vert. Sain et sauf, le marin a fait route vers Le Cap Vert. Une phrase qui fait mal : "Tu réalises que tout est fini". Pour lui c’est l’abandon et beaucoup de déception face à l’investissement personnel et tout le travail de l’équipe durant des mois.
« Ça répare et ça repart »
Jéremie Beyou a lui aussi fait les frais des aléas de la course à bord de Charal, le 11 novembre, en heurtant un OFNI (objet flottant non-identifié) qui a endommagé son safran. Au vu d’une météo trop instable et après mûre réflexion avec son équipe technique, décision est prise de faire demi-tour. Pour le skipper classé dans les favoris de la course, c’est le retour au port pour réparer et peut-être repartir. L’amertume se fait sentir, lui qui a préparé durant 4 ans la course sans rien voir d’autre, c’est un coup dur ! A son retour aux Sables, l’émotion est palpable lorsqu’il lâche cette phrase : "Tu as envie d’être partout ailleurs sur ton bateau, sauf ici". Le bateau réparé en un temps record, le marin reprend la mer le 17 novembre. Dorénavant Jérémie sait que pour lui la course sera différente, trop loin désormais pour rattraper l'échappée de tête, mais déjà proche du groupe de fin.
OFNI et abandons en série au Sud
A l'aube du deuxième mois de course, c'est une série d'abandons qui se dessine dans l'hémisphère Sud avec les abandons d'Alex Thomson (Hugo Boss), de Kévin Escoffier (PRB), de Sébastien Simon (Arkea Paprec) et de Samantha Davies (Initiatives Coeur). Si il est à retenir un abandon, c'est certainement celui de Kévin Escoffier, secouru en haute mer sur son radeau de survie par Jean Le Cam. Pour en savoir plus sur les abandons du Vendée Globe 2020.
SÉQUENCES SENSATIONS SUR LE VENDÉE GLOBE
Les skippers ont le privilège de capter des images exceptionnelles à bord de leur IMOCAS.
C’est Arnaud Boissières à bord de La Mie Câline-Artipôle qui nous livre de superbes images lors de sa montée au mât. Il a dû jouer l’équilibriste par 25 mètres de haut pour le réparer, vidéo à l’appui. Des images vertigineuses et sensationnelles, du bateau avançant seul sur l’eau, une vue imprenable du haut du mât. Au-delà de la beauté des images, soulignons la performance du marin !
Belles places pour les vendéens !
Benjamin Dutreux le bizut du Vendée Globe, à bord de Omia Water Family n’en fini pas de nous étonner ! Ce skipper formé par la Team Vendée, compétiteur acharné et connu pour sa ténacité, porte haut les couleurs de notre département. En effet, placé aux avants postes derrière les leaders, il a conservé la 3ème place du classement durant plus de 5 jours, et court actuellement à la 5ème place. Une performance pour ce marin de 29 ans qui ne demande qu’à en découdre pour atteindre son objectif : boucler ce tour du monde bien placé.
Papi fait de la résistance
Jean Le Cam surnommé « Le Roi Jean » à bord de Yes we cam ! fait une course extraordinaire du haut de ses 61 ans ! Ce marin aguerri qui navigue sur le bateau le plus ancien de la flotte n’a pas fini de nous donner des leçons durant cette course haute en couleurs. Bienveillant envers ses camarades, il nous montre bien qu’il est toujours au top de sa forme et il a certainement déjà gagné dans le coeur de beaucoup le Vendée Globe 2020 par son acte héroïque. Les leaders n’ont qu’à bien se tenir car « Papi fait de la résistance ! »
La chouchoute des réseaux sociaux
Clarisse Cremer, skippeuse de l’Imoca Banque Populaire X, est sans conteste une des plus drôles de la flotte avec ses petits accidents domestiques à bord, ses séquences de cuisine et ses vidéos tanto enjouées, tanto sérieuses et introspectives. Ses publications font mouche et elle est devenue la chouchoute des réseaux sociaux ! En jouant la carte de la prudence, elle ménage son bateau afin d’atteindre son objectif : boucler son premier tour du monde. Courage Clarisse !
Le point après un mois de course en mer
Lors de la conférence de presse des 1 mois de course du Vendée Globe, Jacques Caraës, le directeur de course, est revenu sur les premières semaines. Il a souligné la difficulté de ce Vendée Globe 2020, où les dépressions s'enchaînent et demandent bien des efforts aux skippers et aux bateaux. Même s'il faut bien reconnaître qu'il y a sur cette première partie du trajet moins d'abandons qu'en 2016, les bateaux sont très sollicités mécaniquement "Les bateaux vont de plus en plus vite, donc les chocs deviennent de plus en plus violents". "La nature ne laisse pas les foilers s'envoler" c'est en effet le constat que l'on peut faire en suivant le classement qui montre un mélange de bateaux d'ancienne génération (à dérives droites) et de bateaux foilers.
Pas sûr donc que Mère Nature laisse nos skippers du Vendée Globe 2020 passer sous la barre des 74 jours de mer.
Crédits photos : ©Alea - Vendée Globe - Clarisse Crémer / Banque Populaire - Didac Costa / One Planet One Ocean - Maxime Sorel / VandB Mayenne - Jean le Cam / Yes we Cam - Kévin Escoffier / PRB - Marine Nationale - Alexia Barrier / TSE 4myPlanet