Bizuths mais non sans ambition
Dix-neuf, c'est le nombre de bizuths qui se présentent au départ du Vendée Globe pour cette 9ème édition.

À la rencontre des skippers du Vendée Globe
À l’heure d’entrer dans les mers du Sud, ils seront plus d’un à éprouver un sentiment double entre l’excitation de partir à la découverte d’un monde inconnu et l’angoisse de mettre le pied dans un univers hostile où la présence humaine n’est que tolérée. Bizuths, ils ont tout à apprendre dans ce Vendée Globe hors norme…
Dix-neuf, c’est le nombre de bizuths qui se présentent avec des ambitions diverses suivant leur vécu, mais aussi les moyens dont ils disposent. Certains viennent pour la gagne arguant des nombreux vainqueurs qui ont réussi dès leur coup d’essai, d’autres plus modestement vont tenter de tenir leur rang honorablement. Enfin quelques-uns n’ont d’autre ambition que de participer à l’aventure.
Ils viennent en découdre pour les places d’honneur
Bien souvent, ils ont fait leurs premières rames sur le circuit Figaro, un des plus exigeants sportivement, ils disposent d’un bateau neuf et n’hésitent pas à affirmer leurs ambitions. Charlie Dalin (APIVIA), Sébastien Simon (Arkéa-Paprec), Nicolas Troussel (Corum L’Épargne) ainsi qu’Armel Tripon (L’Occitane en Provence) peuvent tous légitimement espérer un podium voire mieux, même si la concurrence sera rude. À leur crédit, une science de la régate incomparable, une préparation méticuleuse et des équipes techniques dont la compétence n’a d'égale que l’investissement de chacun. Il leur faudra néanmoins faire leurs armes face à des marins tout autant talentueux mais qui connaissent déjà les mers du Sud comme Alex Thomson (Hugo Boss), Jérémie Beyou (Charal), Kojiro Shiraishi (DMG Mori) ou Thomas Ruyant (Advens for Cybersecurity) qui disposeront eux aussi de bateaux neufs.
Pour le sport, sans grand espoir de victoire
A priori, ils ne peuvent guère envisager de vaincre, mais le Vendée Globe est une course longue qui autorise quelques espoirs. Boris Herrmann (Malizia II – Yacht Club de Monaco) peut se prévaloir d’une Barcelona World Race et d’avoir à disposition un très bon bateau de la génération 2016. Le navigateur italien Giancarlo Pedote (Prysmian Group) peut lui aussi prétendre aux places d’honneur tout comme Isabelle Joschke (MACSF) et Kevin Escoffier (PRB). Sans bénéficier des budgets des écuries de pointe, les quatre ont pu optimiser leur bateau comme ils le souhaitaient et pourraient bien venir troubler le jeu du peloton de tête. Tous disposeront de foils et espèrent pouvoir rivaliser avec les derniers-nés de la classe IMOCA.
Une course dans la course
Ils savent qu’ils ne pourront pas rivaliser avec les foilers, mais comptent bien offrir le spectacle d’une jolie bagarre au sein de la flotte des bateaux classiques à dérives droites. Manu Cousin (Groupe Sétin) entend bien vendre chèrement sa peau face aux ambitions de Damien Seguin (Groupe Apicil) qui a pu bénéficier des conseils et de l’aide de Jean Le Cam pour sa préparation. Il leur faudra compter sur Clarisse Crémer (Banque Populaire) qui apprend à vitesse grand V grâce à toute l’équipe d’Armel Le Cléac’h, sans oublier Maxime Sorel (V & B – Mayenne) qui espère bien continuer sur la lancée d’une saison brillante en Class40 ou bien Benjamin Dutreux (Water Family) qui voudra faire fructifier son expérience du circuit Figaro.
Pour l’aventure
Enfin, comme à chaque édition, ils seront quelques-uns à partir sans autre ambition que de boucler proprement leur tour du monde et raconter une belle histoire. Parmi ces candidats à l’aventure trois femmes : Alexia Barrier (4myPlanet) sait qu’elle dispose d’un bon bateau solide et sain, tout comme Pip Hare (Pip Hare Ocean Racing). Pour les deux navigatrices, il s’agit avant tout de conforter un budget qui leur permettra de prendre le large sereinement. Miranda Merron (Campagne de France), formidable compétitrice, va tenter de faire au mieux avec un budget limité sur un bateau qui accuse malgré tout le poids des ans. Ari Huusela, le skipper finlandais d’Ariel a pu compter sur le soutien d’Alex Thomson, mais sa position géographique excentrée ne lui permet pas d’avoir de véritables références par rapport à ses adversaires.
Pour d’autres, l’aventure s’écrit encore en pointillé : Erik Nigon (Vers un Monde sans SIDA) n’est pas encore certain de disposer du budget nécessaire pour partir. Il a décidé de faire cause commune avec Clément Giraud (Envol) : l’un des deux courra la Transat CIC de Brest à Charleston quand le deuxième s’alignera au départ de la New York Vendée. Chacun des deux skippers aura ainsi une transatlantique qualificative à son actif et pourra éventuellement postuler à une place au départ. Encore faudra-t-il trouver les fonds nécessaires… L’aventure du Vendée Globe démarre bien avant le moment où l’on amarre son bateau au ponton de Port-Olona.